L’infolettre n° 40 – juin 2024

Le métier de correcteur - correctrice

Corriger permet de « rectifier ce qui n’est pas conforme », mais aussi de « veiller sur les textes, dans leur intérêt et dans celui des lecteurs ». C’est une mission essentielle des prestataires et conseils en écriture. Ainsi, plus de trois quarts des adhérents du SNPCE proposent à leurs clients des services de correction et de relecture1. Parmi ceux-ci, Christine Atger et Delphine Roinel ont accepté de livrer leur expérience pour nous éclairer sur leur métier de correctrice.

Le parcours de ces deux professionnelles présente des similitudes majeures : toutes deux se sont formées au CEC, le Centre d’écriture et de communication, qui a aujourd’hui fermé ses portes, et c’est après une rencontre avec un correcteur professionnel qu’elles sont arrivées sur ce secteur d’activité. Il est vrai que la correction nécessite expérience, recul et formation, ce n’est pas un métier d’abord facile, que l’on choisirait à l’issue de ses études. Ainsi, seule la pratique constante permet de ne pas « s’endormir sur ses lauriers » et de maintenir ses connaissances. Il faut en permanence effectuer des recherches, échanger avec ses pairs, consulter des ouvrages spécialisés, trouver de nouvelles sources de référence, etc.

Face à la diversité des textes (manuscrits, mémoires, thèses, revues thématiques…) et à la variété des profils des clients (particuliers ou professionnels), il faut sans cesse s’adapter pour relire, corriger ou réécrire. Chaque professionnel(le) pratique selon sa personnalité et son expérience. Ainsi, Christine Atger a besoin de temps devant elle et de calme, Delphine Roinel travaille sur mesure à partir de la situation initiale du texte et selon l’objectif de publication, en s’appuyant sur ses yeux et sa voix, et toutes deux recourent à des dictionnaires, des guides, des codes de typographie, ainsi qu’à un logiciel de correction, comme Antidote. Mais si ce dernier est efficace, elles savent qu’il ne peut représenter qu’un outil de repérage, à utiliser avec vigilance, qui ne remplacera jamais leur œil aguerri et leur exigence.

Le défi permanent que constitue la correction s’exerce aussi dans la relation aux clients. En effet, certains professionnels acceptant des tarifs déraisonnables, les prix sont tirés vers le bas. Les spécialistes de la correction doivent donc faire preuve de pédagogie pour faire comprendre la complexité de leur travail, leur expertise et leurs compétences et maintenir une rémunération juste et adaptée.

De plus, le monde de l’écrit ne se préoccupe parfois plus assez de correction. Un éditeur connu a même décidé de ne plus faire appel à des correcteurs, affirmant qu’il reverrait sa position « si les lecteurs se plaignaient ». De même, lorsque Christine Atger a parcouru un article, qu’on ne lui avait pas soumis, vantant les radis et leurs « fans » que l’on peut cuisiner, paniquée, elle a immédiatement alerté le rédacteur en chef. Celui-ci, hilare, a tenté de la rassurer en dédramatisant la situation, s’insurgeant que l’on accorde de l’importance aux adeptes des radis et non à ceux des tomates ou des concombres…

Pour finir sur une tonalité moins plaisante, l’intelligence artificielle, déjà intégrée aux logiciels de correction, s’invite également dans le débat. Certains pensent qu’elle pourra un jour concurrencer la subtilité et la nuance de l’œil des correcteurs et correctrices. Ce n’est pas le cas aujourd’hui et pour un travail de qualité allant au-delà de la correction de fautes « standards », le regard humain reste encore le plus fiable !

178,5 % des membres du SNPCE proposent la correction orthotypographique et 85 %, la réécriture, la retouche et le remaniement de texte. Au sein de l’AEPF, 100 % des membres proposent la correction de manuscrits, thèses et mémoires, 16 %, la correction de mémoires comptables et d’expertise comptable et 37 %, la correction spécialisée (presse, édition). Au sein du GREC, 92 % des membres proposent la relecture, la correction et la réécriture.

 

Les publications du SNPCE : Une source d’information pour aller plus loin

Le SNPCE a édité deux documents qui peuvent vous être utiles dans l’exercice de votre métier.

Il s’agit des résultats d’une enquête sur la profession de prestataire et conseil en écriture réalisée en 2022 (Enquête LAP), et d’un argumentaire destiné aux professionnels qui souhaitent démarcher les collectivités pour mettre en place une permanence d’écrivain public (Atelier de réflexion).

Pour acquérir ces documents, téléchargez le bon de commande et suivez les instructions.

 

Quand le bénévolat devient moteur du progrès collectif

Oui ! être bénévole prend du temps et de l’énergie, mais ô combien cet engagement est une force.

Pourquoi ?

Parce que, dans notre société moderne, marquée par l’individualisme et la compétition, il permet de recréer du lien social, de promouvoir des valeurs d’entraide et de solidarité, et de construire une autre vision du monde.

Parce qu’il permet de regrouper des compétences, des connaissances, de mutualiser les ressources, qui faciliteront la mise en œuvre d’actions.

Parce qu’en s’impliquant dans des actions spécifiques, comme la participation aux conseils d’administration ou la conduite de projets, le bénévole joue un rôle actif dans la prise de décision et l’orientation stratégique des organisations, et assure l’évolution et la pérennité des structures associatives et syndicales.

Mais s’engager dans le bénévolat, c’est aussi développer des compétences personnelles et professionnelles. Les bénévoles acquièrent des connaissances en gestion de projet, en communication, et en travail d’équipe, des atouts précieux pour leur parcours professionnel. De plus, cet engagement offre l’opportunité de découvrir des domaines et des enjeux qu’ils n’auraient pas explorés autrement, ce qui peut enrichir la perception de leur environnement et la compréhension des défis qu’ils rencontrent.

Ainsi, grâce à ses bénévoles, depuis 2007, le SNPCE défend les intérêts matériels et moraux de ses membres. Ces bénévoles ont permis de mettre en place des formations, des échanges de pratiques, mais aussi une assurance professionnelle adaptée à notre métier d’écrivain public, un service de médiation à la consommation et une caisse de solidarité. Leurs actions permettent également une plus grande visibilité de notre profession – par le biais du site internet , de sa rubrique « Le/la professionnel.le du mois » ou de son infolettre (1 500 abonnés) –, et de négocier des réductions sur l’achat de logiciels professionnels (Antidote, Le Robert Correcteur, ProLexis et Dragon Professionnal Individual) ou de prestations de formations de partenaires sélectionnés (Certificat Voltaire, Live mentor).

En conclusion, le bénévolat n’est pas seulement un acte de générosité ; c’est un engagement qui enrichit tant les bénévoles eux-mêmes que les communautés qu’ils servent. Il est essentiel pour le maintien et le développement de notre syndicat, et plus largement, pour la défense et la reconnaissance professionnelle de notre métier, qui souffre de son image désuète.

Alors, rejoignez l’équipe des bénévoles. Votre engagement et vos compétences seront des atouts précieux pour poursuivre nos actions et développer de nouveaux projets. Ensemble, nous pourrons continuer à défendre vos intérêts.

Les petites annonces de la profession

Les prochains rendez-vous de l’AEPF - 2024

Formation « Méthodes de correction et de réécriture »

(formation sur trois jours)
L’écrivain public et les prestations de correction-réécriture ; le travail de correction-réécriture ; mise en situation et exercices pratiques.
Du 11 au 13 décembre 2024 – Paris

Spécificités du métier d’écrivain public

(en stage, avec option passage de l’agrément le dernier jour, ou au module)
Découverte du métier d’écrivain public ; être écrivain public aujourd’hui ; le travail de l’écrivain public-biographe ; pratique de l’écriture biographique ; l’animation d’atelier d’écriture ; la permanence d’écrivain public ; passage des tests en vue de l’obtention de l’agrément de l’AEPF.
Du 2 au 7 décembre 2024 – Paris

Formation à l’écriture biographique

(en stage ou au module)
Le travail de l’écrivain public-biographe ; pratique de l’écriture biographique ; la généalogie dans la biographie ; mille histoires en une ; la biographie d’une personne disparue ; singularité du processus d’écriture ; la biographie militaire ; quand l’Histoire fait l’histoire ; l’impression d’une biographie ; du manuscrit au livre.
Du 7 au 11 octobre 2024 – Paris

Tenir une permanence d’écrivain public

(formation à la semaine uniquement)
Le métier d’écrivain public en institution ; rédiger un courrier en permanence ; rédiger un courrier et remplir un formulaire en permanence ; jeux de rôle.
Du 18 au 22 novembre 2024 – Paris

Programme détaillé et bulletin d’inscription sur : https://ecrivains-publics.fr/formations-aepf/

Échanges de pratique entre adhérents du SNPCE

Pour remédier aux questionnements, aux incertitudes que vous pouvez rencontrer dans le cadre de votre activité de PCE indépendant, le SNPCE prévoit régulièrement des échanges de pratique entre adhérents.
La prochaine session, animée par Anne Picamilh, se déroulera par visioconférence de deux heures, le 5 octobre 2024. Le thème sera : les permanences.

Vous pouvez vous inscrire et obtenir des renseignements via l’adresse mail : momentdechanges@snpce.fr.

Conseil syndical du SNPCE

Le prochain conseil syndical du SNPCE aura lieu à Paris (75011) le samedi 12 octobre 2024, à l’Espace Hermès, de 9 h 30 à 13 h 30. Tous les adhérents à jour de leur cotisation sont invités à y participer.

Prochaine formation du SNPCE

Le samedi 12 octobre 2024, à la suite de son conseil syndical, le SNPCE vous propose un atelier de formation dont le thème est : échange de pratiques sur la biographie.

Il est gratuit pour les adhérents et au tarif de 20 € pour les non-adhérents. Toutes les informations utiles seront adressées aux adhérents par mail ou disponibles sur le site du SNPCE.

Infolettre du SNPCE

Vous aimeriez que le comité de rédaction traite un sujet en particulier ? Faites-nous part de vos envies, de vos idées. Nous les attendons avec impatience !

Vous avez envie de vous investir dans l’activité du SNPCE ! Participez au comité de rédaction de l’infolettre.
Les membres de ce comité se réunissent par visioconférence trois fois par an pour discuter des sujets qui pourraient intéresser notre profession et se répartir le travail de rédaction. Ce dernier consiste à écrire deux brèves et un article de fond.

NB : Ceux et celles qui écrivent les brèves ou les articles de fond ne sont pas toujours les mêmes. Le comité de rédaction s’adapte en fonction des contraintes de chacun.

Votre contact : Sonia Corvi  contact@soniacorvi.fr

Le PCE du mois sur notre site snpce.fr

Chaque mois, nous présentons un portrait inspirant d'un membre de notre syndicat. Nous sommes heureux de vous annoncer que notre rubrique "Le/La Professionnel.le du mois" est désormais programmée jusqu'en avril 2025.

Les portraits sont publiés en ligne, en fonction de leur ordre d'arrivée sur l’adresse mail : PCE@snpce.fr

Nous vous invitons tous, adhérents du SNPCE, à continuer de nous proposer vos portraits afin que nous puissions mettre en lumière votre parcours, vos aspirations, et ainsi montrer la richesse de notre communauté professionnelle.

Et pour finir, nous souhaitons la bienvenue à celles et ceux qui nous ont rejoints ces derniers mois !

L’infolettre du SNPCE